mardi 20 septembre 2011

Surfinbird Radio Show # 188

PODCAST



Part 1 Tribute to Vince Taylor (1939/1991)




01 VINCE TAYLOR: Brand New Cadillac (Parlophone) 04/1959
02 VINCE TAYLOR : Jet Black Machine (Palette) 08/1960
03 VINCE TAYLOR : Twenty Fly Rock (Barclay) 09/1961
04 VINCE TAYLOR : Long Tall Sally ( Barclay) 10/1961

05 VINCE TAYLOR : Shaking All Over (Barclay) 11/1961
06 VINCE TAYLOR : Memphis Tennessee (Barclay 02/1964
07 VINCE TAYLOR : Money Honey Luv (Big Beat) 1980
08 VINCE TAYLOR : Milk Cow Blues (Big Beat) 1980

09 VINCE TAYLOR : Danny (Big Beat) 1980
10 VINCE TAYLOR : Brand New Cadillac Live 1979

07/08/09/10 CD THE BIG BEAT YEARS (em/big beat) 08/2011







« Ma parole, c’est du cirque. Il nous prennent pour des caves…Y avait que le dernier qui valait le coup (Vince Taylor). Mais alors là, chapeau, hein ! Cui- la c’est pas du toc. Johnny Hallyday il peut aller se rhabiller… »

Commentaire d’un trio de jeunes ferrailleurs de Saint-Ouen ; Serge, Dan et Jackie venu assister le 7 juillet 1961 dans leur veille camionnette au Musicorama consacré au rock britannique.
( JN Gurgang "A la recherche du temps perdu" France Observateur, 13 juillet 1961
)

Vince Taylor, né Brian Maurice Holden dans la banlieue de Londres le 14 juillet 1939, avait découvert le rock and roll aux USA où avaient émigré ses parents. Il rêve d’être pilote, mais se lance dans la musique, encouragé par P.J. Proby. En 1958, il retourne en Angleterre et signe chez Parlophone où il enregistre deux singles dont le mémorable Brand New Cadillac.
Dans la salle de l’Olympia très peu de monde en ce mois d’été 1961, mais est présent, le directeur artistique des Chaussettes Noires, Jean Fernandez, qui voit dans ce chanteur maquillé en combinaison de cuir noir de motard qui envoûte le public parisien avec son déhanchement sensuel la bonne affaire pour Barclay qui vient de louper Johnny Hallyday. L’homme au cigare frappe à la porte de la loge de Vince Taylor après la deuxième représentation et lui signe le lendemain un contrat de sept ans. Une douzaine de standards du rock sont mis en boite hâtivement entre le 21 et le 22 août. Quelques jours plus tard, il enflamme la Côte d’Azur, magistralement soutenu par ses musiciens rebaptisés les Play-Boys. Composés de Bob Steel (guitare), Alan Le Claire (piano), Johnny Vance (basse) et Bobbie Clarke à la double batterie qui excelle avec ses solos à l’heure où la plupart des batteurs tapent encore sur une caisse claire. Après un festival à Saint-Raphaël le 11 août, il se produit lors de la coupe du monde du Rock’n’Roll organisé au Vieux Colombier de Juan les Pins entre le 25 et le 31 août. André Calef réalise à cette occasion le court métrage « Le temps de la fureur » qui dure à peine 15 minutes qui sera projeté en première partie de « Vie Privé » le film de Louis Malle avec B.B. On peut y voir Vince, déchaîné dans « Twenty flight rock ». En septembre est publié à grand renfort de publicité son premier EP ou figure deux titres d’Eddie Cochran ; Twenty Flight Rock et C’mon Everybody et sa version du classique de Chuck Berry Sweet Little Sixteen. Le contenu est largement au-dessus du lot de la production hexagonale de l’époque, la pochette le montre dans une de ses positions incroyables dont il a le secret. Comme d’habitude, elle contient une biographie erronée. On annonce qu’il est né, il y a 19 ans à Hollywood ! (en fait il en a déjà 23 ans). Quelques jours après la sortie de son disque, il envoûte le public parisien avec un spectacle d’une sauvagerie incroyable lors de ses débuts officiels au Bal Tabarin. En octobre est publié le second 45 tours avec So Glad You’re Mine et Baby Let’s Play House, la pochette représente un Vince encore plus féroce le visage dégoulinant de sueur, une chaîne en or entre ses deux mains gantées de noir. A côté de deux titres d’Elvis on trouve Long tall Sally de Little Richard et Lovin’ up a storm de Jerry Lee Lewis. En novembre sort Shakin’ All Over » phénoménale reprise fortement inspirée de son créateur Johnny Kidd. Grâce à la magie des Scopitones, on peut voir dans de nombreux bistrots l’ange noir aux cheveux graisseux ; les cils couverts de mascara, médaillon de Jeanne d’Arc autour du cou éructer en se tortillant sur Twenty Flight Rock ou Shakin’ All Over. Vince Taylor est alors un formidable vulgarisateur du rock and roll authentique avec ses reprises magnifiquement interprétées de sa voix plaintive de classiques encore inconnues d’une grande partie du public français. Vince devient la coqueluche du Tout-Paris en se produisant au Saint- Hilaire. Il est l'invité de toutes les parties d’Eddie Barclay, rencontre les plus belles femmes, il courtise Sophie Daumier, Helene April. Le 7 novembre il se produit dans un Musicorama dont la vedette est la baby doll anglaise Helen Shapiro, avant de conquérir l’Alcazar de Marseille quelques jours plus tard avec les Chaussettes Noires.
Le 18 novembre Vince Taylor est programmé en vedette du troisième festival du rock avec les Champions, Danny Boy, les Chats Sauvage et Nicole Paquin. Un raz-de-marée de jeunes en blousons déferle sur la porte de Versailles. Contrairement au festival de juin où le parterre était libre, il était ce soir-là garni de fauteuils empêchant les spectateurs de danser. Eddie Barclay déclare à ce propos :
« Il me semble que ce fut une erreur. Ils se sont sentis emprisonnés, brimés et ont eu immédiatement envie de se libérer par la violence. » (France Soir , 21novembre 1961)
Malgré les hurlements et les piétinements, le spectacle se déroule à peu près normalement jusqu’à l’entracte. Nicole Paquin la Bardot du rock tente de dominer le vacarme, les fans lui tournent le dos, hurlent et se trémoussent. S’ils se retournent c’est pour lui lancer des insultent. Dans la salle une véritable marrée humaine affluait et refluait d’un bout à l’autre de la salle. Certains formaient des pyramides, d’autres marchaient littéralement sur la tête de leur camarade. C’est dans cette ambiance indescriptible que les Chats Sauvages arrivent sur scène vêtue de cuir. Un groupe de jeunes commence à arracher les chaises et les casse en morceaux, un des musiciens de Dick Rivers évite de justesse une chaise volante qui arrive sur scène. Puis c’est le début de l’émeute, on arrache des tubes de plomb des conduites d’eau pour en faire des matraques, d’autres brisent les vitres où ouvrent les robinets des pompes à incendie pour arroser les spectateurs encore assis. On se livre à des pugilats, s’arrachant les vêtements tout en hurlant comme des damnés. Curieuse manifestation: le mélange de meeting, d’émeute et de séance de catch, deux heures d’hystérie, de hurlements, de contorsion
« Pendant 2 heures, sous la nef d’acier du Palais des Sports, j’ai vu les moutons de Panurge de la violence célébrer leur culte »( in Noir et blanc 1961)
Dans ce contexte on jugea plus prudent d’interdire à Vince Taylor de se produire. Des renforts de police sont appelés et c’est à l’aide des lances d’incendie qu’on évacue avec beaucoup de peine la salle. Pendant ce temps, Vince dans son ensemble de cuir contemple le champ de bataille.
« Je voulais à tout prix rentrer en scène. Je suis sûr que j’aurais réussi à les calmer » déclare Vince Taylor à France-Soir. (France Soir, 21/11/1961)
Jamais une salle de spectacle n’avait été dévastée à ce point, plus de 2000 fauteuils ont été cassées au total, occasionnant 2 millions et demi de francs de dégâts.
Le lendemain la presse se déchaîne avec ses titres hystériques habituels du genre “La démence du rock”. Pour beaucoup c’est Vince Taylor qui est responsable accusé d’incitation à la violence. Grand perdant dans l’affaire, l’homme en cuir noir cherche à se justifier au fil des interviews, il prend la parole dans Ciné Revue un magazine qui le trouve doux et sage.
« Moi j’exprime à ma manière un art qui est actuellement à la mode, mais hors de la scène je me conduis bien. Il est hors de tout que ces manifestations qui rejaillissent d’une façon regrettable sur nous, artistes, et surtout les jeunes authentiques et sains, ont pour responsables des minorités autonomes qu’il faut absolument mettre hors d’état de nuire » (In Ciné Revue, 7/ 12/1961)
Quelques semaines plus tard il déclare dans le mensuel Constellation (février 1962) “Je ne suis pas le diable” et lorsqu’on lui demande si son habit de cuir est vraiment une nécessité, il répond, médusé : “C’est spectaculaire! Le rock c’est une exhibition. Eh! bien, c’est simple, on ne chante pas la fureur de vivre en tricot de flanelle”.
Mais pour Vince, après ses débuts flamboyants, c'est déjà le début de la fin, il traverse les 60's avec des hauts et des bas, soutenu par ses fans et encouragé par les magazines Disco Revue et Bonjour les Amis. Il aborde le cuir blanc, la coupe anglaise pour la première partie des Stones en 1965. Mais, Vince sombre dans la drogue, se prend pour Jésus-Christ. Dans les années 70's Vince multiplie les tentatives de come back. En 1983, il se retire à Lausanne en Suisse et épouse une suissesse et redevient Brian Holden. Le 28 août 1991 L'ange noir du rock and roll s'éteint des suites d'un cancer des os .

Pour célébrer les 20 ans de sa mort Jackie Chalard publie avec les Editions Montparnasse le digipack VINCE TAYLOR THE BIG BEAT YEARS qui reprend les 8 titres parus sur le 25 cm Luv de 1980 plus deux autres morceaux de la même séance et sept titres "live" captés au Théâtre de l'Empire à Paris le 23 septembre 1983
C'est le mois de janvier 1980 que Vince Taylor retourne dans les studios pour l'enregistrement d'un 25cm pour le label Big Beat que venait de fonder Jacky Chalard encouragé par les membres de la FARC (les créateurs de la revue Big Beat). Il est accompagné de Jacky Chalard (basse), Jean Yves D'Angelo (Keyboard) Christophe Deschamps (batterie) et à la guitare selon les titres de : Marc Bozonet, Patrick Verbeke et Jean- Pierre "Rolling" Azoulay sur deux titres.
L'ombre du King plane sur ces enregistrements, Vince reprend That's All Right Mama d'Arthur Big Boy Crudup qui figurait sur le premier 45 tours Sun d'Elvis, ici renforcé de l'harmonica de Jean Jacques Milteau qui lui donne une touche plutôt country. Money Honey qui démarre le CD a été enregistré à l'origine en 1953 par Clyde Mc Phatter et les Drifters. Quand à sa reprise de Milk Cow Blues elle a un goût de Trouble ! Egalement au menu deux titres interprétés par Elvis Presley dans Bagarres Au King Créole ; Crawfish et l'intense ballade Danny avec René Morizure au sax.
Si le classique Fever est surtout connu par l'interprétation de Peggy Lee, à l'origine il s'agit d'une composition d' Eddie Cooley et John Davenport pour le chanteur de R&B Little Willie John qui figure sur l'album Elvis is Back.
Dans un autre registre on trouve une surprenante reprise de la ballade You'll Never Walk Alone un numéro un pour Gerry & The Pacemakers en 1963 à l'époque les plus sérieux concurrents des Beatles et I'm Moving On le vieux hit country de Hank Snow.
Dans sa chronique du disque dans Rock & Folk N° 162 du mois de juillet 1980
Brunot T. écrivait entre autre :
Ce disque est parfait parce que c'et le premier disque de Vince Taylor "himself" .C'est le premier enregistrement de qualité qu'on lui doive...
C'est l'enregistrement de bonne qualité, bien conduit, professionnelle, soutenu, un peu inspiré, et serein - serein surtout ! - d'un chanteur de talent dont on a bourré la cervelle trop longtemps
La réédition CD propose deux titres supplémentaires provenant de la session de Luv, une excellente composition originale signée Verbeke/Chalard le mid -tempo Never Been So Blue et une cover de Maybelline.
Le digipack offre en plus de la réédition de Luv, un live capté au Théâtre de l'Empire le 23 septembre 1979. Vince Taylor en grande forme revisite tout en mâchant son chewing-gum les standards du rock and roll des fifties brillamment soutenu par Jacky Chalard (basse), Patrick Verbeke (lead guitare) Jean- Yves d'Angelo (keyboard) et Christophe Deschamps (drums)

Part 2 Réédition BIG BEAT


11 SONNY FISHER : Shake it around - Texas rockabilly tear up (em/big beat)

12 SONNY FISHER : Matilda live in Paris - Texas rockabilly tear up (em/big beat) 2011
13 GENE SUMMER : C.C Rider - Big Beat Story (em/big beat)

14 LEROI BROTHERS: Train keep rollin' - Big Beat Story (em/big beat)
15 CRAZY CAVAN & the RHYTHM ROCKERS : She's The One To Blame- Big Beat Story
16 BREATHLESS: Bad Bad Boys (em/big beat) 08/2011

17 LES ALLIGATORS : Betty - Ca décoiffe (em/big beat)

18 LES ALLIGATORS : Fou d'elle - Ca décoiffe (em/big beat) 08/2011
19 HELLCAT : Pipeline - Big Beat Story (em/big beat) 08/2011

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